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Photo du rédacteurNathalie BARBIER

Impressions de mon voyage au Japon

Salut à tous les Aïkishugyosha,

YOKOSO ! ようこそ !

Et particulièrement à ceux du Carreau du temple et de son dojo traditionnel Aïkido Paris Temple à qui je dédie ce voyage au Japon !


J'ai eu la chance de vous écrire ces lignes depuis le Japon que je découvrais pour la première fois avec mes yeux éberlués de française, embarquée dans un pays fascinant, dépaysant, traditionnel, iconique, contrasté, kawaïtique en somme et, vous l'aurez compris, qu'il est bien difficile de définir en seulement quelques mots.

Ce voyage est d'autant plus inoubliable pour moi que j'ai rejoins ici à Tokyo, Naoki, mon copain Franco-Japonais qui connait bien la ville et m'en a fait découvrir les recoins cachés. Je vous livre après ces trois semaines de pérégrination quelques unes de mes impressions et découvertes très portées, je vous préviens, sur la cuisine et les tissus qui sont deux passions personnelles pour lesquelles le Japon est un pays incontournable.

J'espère que cela vous donnera aussi envie de vous plonger dans la culture, l'histoire ou même la visite de ce pays si intriguant !


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Le lac Ashinoko près d'Hakone et sa vue sur le mont Fuji-san

Un petit sommaire de ces "impressions japonaises" en vrac :

  • La saison des Momijis

  • Un cour d'Aïkido à Tokyo et la découverte d'un petit déjeuner traditionnel à Kamakura

  • Devantures porte bonheur

  • Toilettes partout, poubelles nulle part

  • Un temple pour tout et pour chacun

  • Un quartier pour les fous de cuisine

  • Furokuchi et art de l'emballage

  • Koinobori : la fête des enfants

  • Kawaii culture

  • Un Haiku pour finir

 

La saison des "Momijis"


Bon...disons-le tout de suite, on ne peut pas évoquer un séjour au Japon en novembre sans parler des "Momijis", les couleurs de l'automne que prennent les arbres dans les forêts, dans les parcs ou dans les jardins des temples. Les couleurs n'arrivent pas partout en même temps, elles sont souvent plus marquées dans les montagnes, mais même lorsqu'elles ne couvrent pas toute la forêt, elles sont souvent si spectaculaires qu'il est difficile de ne pas prendre une photo toute les 10 secondes.


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Les couleurs des "Momiji" au parc botanique de Kyoto

Les arbres qui arborent les couleurs les plus vives sont les ginko et les érables du japon qui peuvent se parer d'un rouge carmin. Petite anecdote, les fruits des ginko qui tombent au sol à cette époque de l'année ont une odeur épouvantable, et pourtant nous avons vu des Tokyoïtes les ramasser. Pour quoi faire ? Le mystère reste entier...

 

Un cour d'Aïkido à Tokyo et la découverte d'un petit déjeuner traditionnel japonais à Kamakura


Je ne pouvais raisonnablement pas quitter le Japon sans avoir essayé de pratiquer l'Aïkido dans son pays d'origine. Pour autant, Chris Koprowski, le sensei qui nous a accueillis n'est pas Japonais mais Américain émigré au Japon depuis plus de 20 ans. Il pratique l'Aïkido traditionnel mais sous une version qui a évoluée aux US selon ses propres dires. Pour autant, j'y ai retrouvé une philosophie très similaire à celle de notre dojo avec les même valeurs et principes de bases. C'était en tout cas passionnant de pratiquer dans un autre pays et d'observer à côté de nous le cours de Kendo qui, je l'avoue, m'a à première vue un peu effrayée !


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Dojo Seidokan Aikido à Tokyo

Une autre très belle expérience a été de découvrir comment se cuisine un petit déjeuner traditionnel Japonais avec mon hôte Misa, une jeune maman Japonaise de mon âge à Kamakura. Kamakura est d'ailleurs certainement le lieu qui a eu ma préférence au Japon, une petite ville entre mer et montagne avec un passé historique passionnant et une douceur de vivre qui m'a presque convaincue de m'y exiler. Les gens sont là-bas d'une gentillesse incroyable et Misa en tout premier lieu.

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Omelette roulée "Tomagoyaki", plat chouchou des enfants Japonais
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L'omelette se réalise traditionnellement dans une poêle carrée conçue sur mesure











Au menu de ce petit déjeuner la fameuse omelette roulée "Tomagoyaki" cuite dans une poêle rectangulaire (c'est vraiment tout un art), du maquereau, une soupe miso et du riz à la patate douce, une spécialité d'automne très réconfortante. A noter que les Japonais ont parfois un four uniquement dédié au poisson ! Il s'agit de l'ingrédient principal de leur alimentation avec le riz et ils en consomment une incroyable diversité, très loin de nos ennuyeux makis au thon et au saumon. Reste qu'après trois semaines, je dois bien avouer que je n'en peux plus du poisson au petit déjeuner et que j'ai été heureuse de retrouver une bonne baguette sortant du four ;)

 

Devantures porte bonheur


Chaque maison, chaque magasin, chaque restaurant et même la moindre corniche se dérobent derrière des pans de tissus rectangulaires, cousus partiellement entre eux.

Il s'agit du "Noren", une sorte d'enseigne traditionnelle qui souhaite la bienvenue aux visiteurs et protège l'entrée des maison du vent, de la poussière et peut-être même des esprits !


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Devanture de restaurant ou "Noren" à Kyoto

Il existe une grande variété de tissus et de couleur, ainsi que de symboles qui ornent ces rideaux typiques du Japon. Ils apportent un caractère propre à chaque lieu, du plus traditionnel au plus fantaisiste !

Il parait que l'objectif est que le Noren touche toujours la tête de celui qui entre, ce qui lui porte bonheur. Mais je réfute personnellement cette théorie du haut de mes 1m55...

 

Toilettes partout, poubelle nulle part


Alors attention, ce prochain point n'est vraiment pas sexy mais pour autant je trouve que c'est quelque chose que les visiteurs devraient savoir avant de partir. Car c'est sans nulle doute l'une des difficultés pratiques majeures de ce voyage, au Japon il n'y a AUCUNE poubelle NULLE PART. Alors c'est un mystère absolu pour moi. Comment des villes si propres, peuvent-elles le rester sans poubelles ? Mais le fait est que cela fonctionne. Donc pour ceux qui veulent partir, préparez-vous à emmener partout avec vous un petit sac pour vos déchets, que vous devrez jeter dans votre logement ou, avec un peu de chance, dans une gare. Vous verrez qu'on développe assez vite un radar à poubelle presque infaillible !

En revanche, et contrairement à Paris, vous trouverez bien des toilettes partout. Et quelles toilettes ! Bien souvent le siège est chauffant, il y a des petits chaussons qui vous attendent dans l'entrée et l'ensemble est bardé d'options et de capteurs. Bref on resterait bien aux toilettes parfois...

C'est mon copain Naoki qui a trouvé cette punchline : "Toilettes partout, poubelle nulle part" et je souscris à ce point de vue sur le Japon, un peu décalé certes mais très véridique !

 

Un temple pour tout et pour chacun


A Tokyo, mais aussi ailleurs, j'ai fait l'expérience de la variété étonnante des temples et des entités ou animaux auxquels ils sont consacrés. Renard, bœuf, lapin, poisson, chat, déité... Il en résulte une ambiance à chaque fois particulière. D'ailleurs les temples peuvent être tout autant isolés dans la montagne qu'en plein milieu d'un quartier animé de Tokyo, ils font partie intégrante de la vie spirituelle mais aussi quotidienne des Japonais.

Petit tuto de prière dans un temple shintoïste :

  1. Si l'on traverse un "Tori", souvent porte d'entrée des temples au Japon, on n'oublie pas de saluer en s'inclinant légèrement avant de passer !

  2. On se rince les mains une par une puis la bouche dans une fontaine qui se trouve a l'entrée du temple

  3. On se purifie en s'immergeant dans les fumées d'un encensoir

  4. Enfin on sonne le gong, on tape deux fois dans ses mains et à la fin de sa prière on tape à nouveau dans ses mains et l'on salue l'autel

Mon petit coup de cœur personnel va au temple du radis "Daikon" (en tout cas je le suppose vu qu'il y avait des représentations de ce légume partout) où je n'ai pu résister à la tentation d'acheter un radis sacré. Je n'ai pu trouver ni le cœur ni le temps de le cuisiner mais en tout cas j'ai beaucoup aimé l'expérience !


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Lanterne du temple du radis Daikon
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Le radis sacré acheté au temple et certainement cultivé sur place
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Stèle du temple des chats dans le quartier d'Asaksa à Tokyo










Pour les amoureux des chats, le temple qui leur est consacré dans le quartier d'Asaksa est un endroit qui vous ferait fondre à coup sûr. Il semblerait que les propriétaires d'animaux viennent ici prier pour la bonne santé et le bonheur de leur boule de poils.

 

Un quartier pour les fous de cuisine


En tant qu'amoureuse de cuisine et de la nourriture en générale, il y a un endroit à Tokyo qui m'a personnellement fascinée : le quartier des magasins de cuisine à Kappabuchi. Dans cette longue rue, uniquement des magasins d'ustensiles professionnels et de nourriture. En somme pour moi une forme de paradis, mais moins pour mon porte monnaie...

On y trouve vraiment de tout : des lanternes, de la vaisselle japonaise ou étrangère, des costumes, de la décoration. Pour ma part ma liste était assez longue mais je ne voulais surtout pas rater les baguettes de cuisines (beaucoup plus longues que les baguettes classiques et très pratiques pour cuisiner) et les plats de cuisson en terre cuite pour faire mijoter le riz et préserver toutes les saveurs.


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Le quartier des ustensiles de cuisine Kappabuchi et sa mascotte
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Des dizaines de boutique jusqu'à perte de vue vendant vaisselle, décoration, menus...










Un petit aperçu de tout ce qu'il a fallu que je rentre dans une valise au retour... (et encore je me suis maitrisée, j'ai failli ramener des tabourets ) :


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Mes trouvailles personnelles :)
 

Furokuchi et art de l'emballage


Avis à ceux qui aiment nouer leur Hakama et sont fiers d'arborer un parfait double noeud à leur ceinture !

Le Japon c'est le pays des nœuds et des emballages. Parfois à mon désespoir, car même si je commande un biscuit individuel je me retrouve avec une superbe petite boite sur 4 étages où il faut tout soigneusement déplier pour pouvoir enfin déguster.

A l'apogée de cette culture, le furokuchi est l'art du pliage du tissu pour emballer des paquets, plier une ceinture de kimono ou improviser un sac à main et tout cela avec un simple carré de tissu de 1m04 de longueur/largeur. J'en avais entendu parler en France mais je ne pensais pas qu'il s'agissait ici à ce point d'une institution. On retrouve déjà cette technique dans les estampes du Japon de l'ère Edo. Petit tuto pour un sac sans couture :


comment-se-confectionner-un-sac-a-main-avec-un-carre-de-tissu-et-quelques-noeuds
Tutoriel pour se confectionner un sac simplement avec un carré de tissu de 104x104cm et quelques noeuds
 

Koinobori : la fête des enfants


Je n'ai pas eu l'occasion de voir flotter au vent dans les rues les Koi Nobori, des carpes Koi en tissu coloré qui sont accrochées pour le "Kodomo no hi", la journée des enfants (5ème jour du 5ème mois dans le calendrier Gregorien Japonais), mais j'aimerais ramener un de ces poissons pour l'accrocher à ma fenêtre au printemps. Dans les familles, on accroche un poisson pour chaque membre de la famille. Ils portent chance aux enfants le long de leur chemin.


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La fête des enfants ou flotte au vent des centaines de Koinobori
 

Kawaii culture


Vous connaissez peut-être ce terme, "Kawaii", qui évoque sans doute ces peluches ou ces adorables personnages de manga aux grands yeux écarquillés. Le japon a fait du Kawaii une véritable culture, ayant compris sûrement la redoutable efficacité commerciale de ce concept qui traduit l'idée de ce qui est mignon, choupi tout plein, absolument trop kiki, terriblement craquant... *_*


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Kawaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Ok, je me suis fait complètement avoir moi-même et avec une amie nous avons passé plus d'une balade à nous exclamer à tous les coins de rue "Kawaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii" (se prononce Ka-wa-yiiiiiiiiii). Mais il faut dire que même le métro japonais, les différents quartiers ou les panneaux d'affichage avertissant les touristes utilisent ce stratagème pour faciliter un message. C'est toujours plus sympa quand c'est un avatar tout mimi d'hippopotame bleu qui vous lance "soyez respectueux envers les autres, ne faites pas de bruit s'il vous plait dans la rame".

 

Un Haïku pour finir


Offert dans l'un des lieux emblématique de Tokyo, le temple Meiji Jingu, ce délicat poème typique de la forme codifiée du Haiku (poème toujours bref rédigé avec des vers sous la forme 5 syllabes-7 syllabes-5 syllabes) dont je vous tente une traduction française :

"Même un haut sommet

que l'on aperçoit flottant dans le ciel

si haut au dessus de nous

peut nous être accessible si nous le désirons

puisqu'il existe toujours un chemin pour le gravir"

Sur ces mots qui me procurent moi-même une douce nostalgie pour ce voyage et tous les beaux moments qui l'ont accompagné, il me reste à vous souhaiter aussi d'avoir toujours la curiosité de gravir de nouvelles montagnes.


un-haiku-offert-au-temple-du-meiji-jingu-au-coeur-de-tokyo
Un Haiku offert au temple du Meiji Jingu en plein coeur de Tokyo

A bientôt,


Nathalie

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