- Manon Marseloo
CRL : L'harmonie dans Choses dont je me souviens - Natsume Sōseki
Dernière mise à jour : 22 juin 2021
Fiche de lecture

Titre de l'ouvrage : Choses dont je me souviens
Auteur : Natsume Sôseki
Année de parution originale : 1911 (Japon)
Édition française : Picquier poche 2005
L'auteur :
Natsume Kinnosuke est né le 9 février 1867, date qui concorde avec le début de l’ère Meiji (1868-1912) ainsi qu’à la modernisation du Japon et à son ouverture sur le monde et, plus particulièrement, sur l’Occident. Ayant été envoyé en Angleterre entre 1900 et 1903, l’opposition entre le système occidental et le fonctionnement japonais est un élément récurrent de la composition de ses textes : il garde en effet, tout au long de sa vie, des images très fortes de cette période passée en Europe (entre rêveries technologiques et absurdités de l’organisation sociale en passant par un individualisme poussé à l’extrême). À l’âge de 45 ans, il est gagné par la maladie et se tourne vers la spiritualité pour se retrouver : il étudie le détachement de soi et des préoccupations exclusivement personnelles comme moyen de transcender ses faiblesses physiques et ses limites corporelles. Cette souffrance et ce dilemme du corps face à l’esprit est une thématique qui imprègne certains de ses ouvrages à caractère autobiographique, dont "Choses dont je me souviens". Son nom de plume, Sôseki, vient d’une expression qui, déformée au fil du temps, vise à désigner quelqu’un d’obstiné et qui refuse de reconnaître ses erreurs (quitte à inventer des théories abracadabrantesques).
Le contexte :
"Choses dont je me souviens" s’inscrit donc à la croisée du vécu de cet homme qui, par sa force de caractère, est parvenu à s’imposer dans les milieux littéraires et qui, à partir d’une dégradation physique, a été contraint de réévaluer ses priorités dans la vie et de concevoir une nouvelle façon de fonctionner, de percevoir et de comprendre les choses afin d’agir sur le réel. Dans cet ouvrage, Sôseki décrit son périple de malade, au bord du gouffre, qui côtoie la mort au quotidien. Cette proximité avec la fin lui procure un regard nouveau sur le présent et sur de nombreux éléments de son passé : il recherche désormais l’harmonie, une vie – ou fin de vie – paisible, tranquille et sans conflit.
Résumé :
Cet ouvrage développe la quête et la recherche de l’harmonie, avec soi-même dans un premier temps (comprendre et accepter ses propres faiblesses, dépasser cette vision de faiblesse, accepter son corps, sa dynamique, composer avec ses capacités sans jalouser celles des autres), avec le monde (accepter l’inéluctable sans le craindre, profiter de chaque instant à sa juste valeur, ne plus attendre que d’autres agissent à votre place ou vous poussent à agir) et, enfin, avec les autres (mettre en place des relations saines, où chacun apporte à l’autre dans la mesure de ce que chacun dispose et encourager cette dynamique de partage qui nourrit et pousse toujours plus loin, accepter les limites de chaque relation et ne pas retenir ceux qui ont choisi de partir et de s’éloigner).
N.B. : Les propos rapportés ici n'engagent que leur auteur. Le dojo traditionnel Aïkido Paris Temple décline toute responsabilité.